Si la recherche de logement n’est pas une chose facile pour de nombreux locataires, notamment dans les grandes villes où il est en général encore plus complexe pour les freelances de trouver un toit. Malgré des revenus bien supérieurs au prix du loyer demandé et un dossier impeccable, trouver une location en tant que freelance s’apparente à un parcours du combattant.
La recherche d’une location est pourtant une tâche récurrente pour les freelances qui doivent parfois travailler sur site, et donc déménager à proximité de l’entreprise.
Alors comment se préparer pour éviter les demandes abusives des propriétaires ? Comment faire pour augmenter vos chances d’obtenir un logement en tant que freelance ?
Retrouvez 7 conseils qui vous aideront à trouver votre petit nid douillet dans la jungle du marché immobilier.
En France, un bailleur est confronté à de longues procédures pour expulser un locataire mauvais payeur. La loi n’est guère favorable au propriétaire et reste assez rigide en la matière. Tout d’abord, le bailleur doit faire parvenir au locataire un commandement de payer par le biais d’un huissier pour pouvoir activer la clause résolutoire du bail de location et signaler la situation à la CCAPEX. Ensuite, pour récupérer les loyers impayés, il faut faire constater la résiliation du bail par un juge d’instance en assignant le locataire en référé au tribunal en charge et notifier le préfet. Les délais sont longs, particulièrement dans les zones très peuplées. Le locataire peut demander le renvoi de l’affaire ou un nouvel échéancier de paiement qui peut s’étaler jusqu’à trois ans après.
S’il n’est pas respecté : l’expulsion est possible sur décision de justice avec une nouvelle notification au préfet… Nouveau commandement d’expulsion par voie d’huissier, deux mois de délais pour libérer les lieux, possibilité de demander un délai supplémentaire pour le mauvais payeur, sans parler de la trêve hivernale… Si, après cette procédure le locataire ne se décide toujours pas à quitter les lieux, il peut être expulsé de force dans le cadre d’une demande de recours de la Force publique.
Du fait de cette procédure longue et complexe pour les bailleurs, ceux-ci cherchent à se protéger des impayés en amont lors du choix de leurs futurs locataires. Ils tendent donc à formuler des exigences très élevées et à rechercher des profils « rassurants », tels que des locataires en CDI ou des fonctionnaires par exemple. Les éléments relatifs à la solvabilité́ ou à la stabilité́ professionnelle du candidat locataire ou de sa caution constituent au moins un critère de choix pour 94 % des bailleurs (*étude de l’ANIL en juin 2019).
De plus, la GLI* (Garantie Loyer Impayé : assurance qui prend en charge les loyers impayés et se retourne en son nom contre le locataire mauvais payeur) souvent choisie par les bailleurs impose elle aussi des critères exigeants. Le plus souvent le locataire doit avoir un CDI dont la période d’essai est terminée et toucher trois fois le montant du loyer, ou du moins avoir des garants solides qui se portent caution solidaire et répondent à ces conditions.
Le travail des freelances rentre malheureusement dans la définition de l’instabilité. Que ce soit vrai ou non, les freelances peuvent, aux yeux des propriétaires, perdre leurs contrats, leurs clients et leur activité du jour au lendemain. Ils peuvent faire faillite sans avoir droit au chômage ni à aucune aide. Le risque d’impayé est par conséquent perçu comme beaucoup plus élevé. C’est pourquoi la location pour les freelances constitue une problématique complexe et que les bailleurs et agences sont souvent réticent à sélectionner des freelances parmi les candidats à la location. Mais ce n’est pas le cas de tous, fort heureusement, certains propriétaires ont l’esprit plus ouvert et il existe des astuces pour optimiser ses chances !
Puisque les propriétaires-bailleurs recherchent des locataires ayant un salaire équivalent à 3 fois le montant du loyer charges comprises, trouver une location devient un parcours du combattant pour les freelances puisque leurs revenus peuvent fluctuer fortement selon les pics d’activité et les périodes. Il est essentiel de bien estimer ses propres ressources financières au moment d’initier sa recherche pour optimiser ses chances. Il faut être pragmatique, faire attention à ne pas surestimer ses ressources mensuelles et se baser sur le revenu moyen touché.
Une fois que vous avez calculé vos revenus et la part de ceux-ci accordée à votre futur loyer, soyez cohérent dans vos recherches ! Ne perdez pas de temps à considérer des logements « de luxe » si leur loyer représente une part conséquente, voire plus que votre revenu mensuel. Il convient de prendre en compte votre chiffre d’affaires, les charges sociales, impôts et autres frais, afin de préparer un budget pertinent et ajuster votre recherche en conséquence.
Que ce soit pour une location ou une colocation et quelle que soit votre situation professionnelle, certaines pièces justificatives vous seront demandées pour constituer le dossier et évaluer votre candidature. En tant que freelance, il est d’autant plus important d’anticiper cette demande pour être le premier à présenter sa candidature à la location.
Le dossier de location freelance dans sa constitution ressemble beaucoup à un dossier « classique » :
Le principe est simple : plus votre dossier sera complet et solide, avec des documents, preuves et recommandations à l’appui, plus votre chance d’obtenir un logement sera élevée.
Tous les logements ne sont pas catalogués par des agences immobilières. Il en existe également sur des sites génériques ou spécifiques de location, tels que LeBonCoin ou LocService. Vous avez de forte chance de tomber sur un propriétaire-bailleur qui souhaite louer son appartement de particulier à particulier sans passer par un tiers. Vous aurez, dans ce cas, plus de facilité à avoir un contact direct avec le propriétaire et vous aurez ainsi l’occasion de le rassurer par rapport à votre activité, vos revenus et votre dossier.
Une fois tous les autres canaux de recherches épuisés, rien ne vous empêche de faire du démarchage « à l’ancienne », directement sur place. Faites le tour des quartiers où vous recherchez un appartement et cherchez s’il y a des logements disponibles. Parfois vous pourrez tomber sur des panneaux « à louer » sur un mur ou un balcon. Il s’agit d’une méthode chronophage, mais vous pouvez tenter votre chance en dernier recours.
SASU ou portage salarial pour la location freelance
Certains statuts juridiques freelances permettent de vous garantir une situation stable et une protection comme si vous étiez salarié en CDI ce qui peut rassurer les bailleurs-propriétaires et agences immobilières.
Par exemple, opter pour une SASU* (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle : SAS à associé unique) en fait partie puisqu’elle vous permet, entre autres avantages, en tant qu’associé unique, de profiter d’un régime social « assimilé-salarié » donc d’être affilié au régime général de la sécurité sociale et d’avoir le même niveau de protection sociale qu’un salarié. Concernant les inconvénients majeurs : le coût de la protection sociale, cotisée au régime général, est supérieur à celui des dirigeants affiliés à la sécurité sociale des indépendants. En ce qui concerne l’imposition, la SASU peut opter pour le régime des sociétés de personnes avec une imposition des bénéfices au nom de l’associé, mais seulement dans la limite de 5 exercices, après quoi elle sera soumise à l’impôt sur les sociétés.
Malgré quelques inconvénients, une SASU offre de nombreuses protections et sécurités qui font qu’elle est un statut à considérer.
Le portage salarial représente un autre moyen de fournir une situation stable et sécurisée aux yeux des bailleurs. En effet, le portage salarial est une forme d’emploi qui assure une sécurité au niveau social et financier puisqu’en tant que salarié porté, vous bénéficiez d’un contrat professionnel avec la société de portage choisie. Vous avez donc une couverture sociale « classique » et une rémunération mensuelle régulière avec un bulletin de paie. Le portage salarial permet également de garder son indépendance tout en étant libéré des contraintes administratives, d’avoir un droit à la formation, une facilité d’emprunt, une sécurité avec l’assurance Responsabilité Civile Professionnelle…
La personne qui garantit votre solvabilité en cas de loyer impayé
Comme son nom l’indique, le garant prend la responsabilité lorsque le locataire ne peut pas payer son loyer. Il faut qu’il réponde à certaines conditions comme être en CDI (hors période d’essai) et percevoir un salaire équivalent à 3 fois le montant du loyer. Plus sa situation est sécurisée et ses revenus élevés, plus le bailleur sera rassuré et apte à accorder la location du logement.
La présence d’un garant solide peut largement augmenter vos chances de décrocher un logement freelance. Il n’est cependant pas facile d’en trouver un si vous n’en avez pas déjà un dans votre entourage direct (membre de la famille, ami…). Vous pouvez avoir plusieurs garants.
Les alternatives en cas d’absence de garant
Il existe des alternatives pour la location freelance. La garantie Visale en est une. Il s’agit d’une caution locative proposée par Action Logement. Pour y être éligible, il faut avoir moins de 30 ans. Ce dispositif fiable, gratuit et reconnu renforce un dossier, rassure les bailleurs et dispense de toute autre forme de caution.
Le freelance peut aussi solliciter sa banque pour demander une caution de location. Cette demande peut être faite en échange de frais et la caution couvre en général 12 mois de loyer. En cas d’impayé, le bailleur peut contacter directement la banque pour récupérer le(s) loyer(s) manquant(s).
Les personnes sous-louant leur logement étant souvent étudiantes (ou du moins jeunes), elles sont plus ouvertes aux nouvelles formes de travail comme le Freelancing et il sera sûrement plus simple de trouver une sous-location qu’une location avec un bailleur ou une agence.
La sous-location implique de renoncer au fait d’être directement locataire, mais elle est souvent utilisée dans le cas où le locataire doit quitter son logement pour une période plus ou moins longue (départ à l’étranger, formation, déplacement professionnel…). Il cherche à compenser la « perte de loyer » sur la période en se trouvant un « remplaçant » tout en ayant la garantie de pouvoir retrouver son logement à son retour, à échéance du contrat de sous-location. Pour que la sous-location soit légale, le propriétaire doit donner son accord et le montant exigé au sous-locataire sur la période doit être le même que celui que le locataire aurait payé. Celui-ci n’a pas le droit de s’enrichir en sous-louant son logement. De nombreuses annonces de sous-location sont disponibles sur les sites de petites annonces immobilières ou sur des groupes spécialisés sur les réseaux sociaux.
Si la location freelance paraît compliquée, la colocation demeure une autre option pour les freelances. Il existe de nombreux sites dédiés à la recherche de colocations et les réseaux sociaux peuvent également être très utiles.
Pour les freelances, il existe même la possibilité de faire du « coliving » ! Cette pratique tendance pousse le coworking à son apogée et propose aux freelances de « travailler et vivre ensembles ». Le coliving permet aux indépendant de se regrouper et stimuler mutuellement leur créativité tout en ayant un cadre de vie agréable et économique. Cela peut être une option intéressante : le fait d’être plusieurs, même s’il s’agit de plusieurs freelances, rassure les bailleurs quant aux impayés et au niveau professionnel, chacun profite de la synergie de groupe au travail, du réseau et des opportunités de chacun. Une attention particulière doit cependant être portée à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle… mais l’expérience est unique !
La recherche de location n’est jamais facile et peut rapidement donner l’impression d’être une mission impossible pour les freelances. Mais ne perdez pas espoir ! En mettant en place une stratégie efficace et en suivant les conseils ci-dessus, vos chances de réussite seront largement augmentées.
Avez-vous rencontré des situations improbables lors de votre recherche de location freelance ? Quelles sont vos techniques pour rassurer et convaincre des propriétaires-bailleurs ? N’hésitez pas à nous partager vos témoignages en commentaire.
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