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ERP : comment éviter le mauvais choix qui coûte cher ?

Pourquoi les interfaces ne sont jamais “juste un détail”

Dans les projets de transformation digitale, la question des interfaces ces liens invisibles qui font circuler la donnée entre applications est souvent sous-estimée. Pourtant, c’est souvent là que se joue la réussite ou l’échec d’un déploiement.

1-Un passage obligé dans tout projet de transformation

Déployer un nouvel outil, c’est rarement repartir d’une feuille blanche. Dans 9 cas sur 10, il doit s’inscrire dans un écosystème existant : ERP, CRM, outil RH, reporting BI, GED, etc.
Cet environnement, souvent qualifié de legacy, peut être on-premise, développé sur mesure, et intégré de manière empirique au fil des années. L’interfacer avec des solutions cloud modernes relève alors parfois du casse-tête :

  • Protocoles de communication obsolètes

  • Faibles capacités d’exposition de données

  • Dépendance à des ressources techniques rares

  • Sécurité et conformité à garantir dans un contexte hybride

2-La fausse promesse du “même éditeur”

Certains décisionnaires pensent que rester chez le même éditeur que les systèmes existants élimine les problèmes d’interfaces. L’idée paraît logique… mais se heurte souvent à la réalité :

  • Les grands éditeurs ont racheté de nombreuses solutions au fil des ans

  • Les intégrations entre ces produits restent parfois superficielles

  • Les connecteurs “clés en main” sont limités ou payants
    Résultat : même en restant dans le même écosystème, les flux doivent souvent être développés ou adaptés.

3-Des solutions existent… mais demandent une réelle expertise

Le marché offre aujourd’hui une large palette d’outils pour concevoir et orchestrer des interfaces :

  • Azure Logic Apps et Azure Data Factory pour automatiser et transformer les flux de données dans l’univers Microsoft

  • Talend pour la gestion d’ETL complexes et l’intégration multi-sources

  • MuleSoft, Boomi, ou encore Informatica pour adresser des besoins plus globaux d’intégration d’entreprise

Mais disposer de ces briques technologiques ne garantit pas la simplicité. Chaque projet se heurte à la multiplicité des solutions et des stacks techniques :

  • Combiner des API REST modernes avec des échanges en SFTP ou via fichiers plats

  • Gérer les décalages de cadence entre systèmes (temps réel vs batch)

  • Orchestrer des flux hybrides cloud/on-premise

  • Assurer la qualité et la traçabilité des données dans chaque étape

4-L’externalisation totale : un risque de dépendance… et d’inégalités dans la répartition du travail

Face à la complexité technique des interfaces, certaines entreprises choisissent de déléguer entièrement leur réalisation à un prestataire externe.
Si cette approche peut sembler efficace à court terme, elle comporte plusieurs risques :

  • Dépendance forte à un acteur externe

  • Coûts de maintenance exponentiels en cas de développements trop spécifiques ou mal documentés

  • Répartition inégale des efforts entre les parties prenantes

En effet, le contrat d’interface n’est pas toujours établi directement entre les prestataires impliqués. Résultat : la charge de travail réelle peut être déséquilibrée, selon :

  • Le référentiel maître (client, produit, employé…) déterminant quelle application “possède” la donnée de référence

  • La nature de la donnée déclencheuse : transactionnelle (une commande validée, un temps saisi…) ou événementielle (un changement de statut, une mise à jour d’inventaire)

  • L’aisance technique du prestataire face aux outils et technologies en jeu

  • Le coût de la prestation, qui peut orienter la répartition des développements et tests

Sans clarification dès le départ, on se retrouve parfois avec un prestataire assumant la majorité des efforts pendant qu’un autre se limite à fournir un point d’entrée minimal, ce qui peut générer tensions et retards.

5-APIs : la promesse et la réalité

La bonne nouvelle est que de plus en plus d’éditeurs proposent des APIs documentées, permettant d’exposer et de consommer la donnée de façon plus standardisée.
La moins bonne, c’est que cela demande toujours :

  • Des compétences techniques pointues

  • Une gouvernance claire des échanges

  • Une capacité à tester et surveiller les flux dans le temps

Face à ce constat, certains clients font le choix de reprendre la main sur leurs flux en mettant en place une base SQL on-premise servant de point central. Des scripts maison y sont développés pour récupérer, transformer et alimenter les données, tout en conservant un contrôle total sur la logique d’intégration.
Cette approche permet également de monitorer finement les échanges (logs, alertes, traçabilité) et d’éviter une dépendance excessive aux APIs externes, même si elle nécessite des compétences internes solides et un effort continu de maintenance.

Le rôle d’Eyefiz : orchestrer et sécuriser les interfaces

Chez Eyefiz, nous savons que les interfaces ne doivent pas être traitées comme un sujet annexe. Nous intervenons pour :

  • Coordonner les acteurs internes, éditeurs et intégrateurs

  • Piloter la conception et la mise en œuvre des flux

  • Tester la fiabilité et la performance avant mise en production

  • Accompagner les équipes internes pour gagner en autonomie sur la maintenance

Penser “interfaces” dès le début

Les interfaces sont bien plus qu’un tuyau technique : elles sont le système circulatoire de votre SI. Ne pas les anticiper, c’est prendre le risque de ralentir tout un projet, voire d’en compromettre le succès. À l’inverse, les aborder dès la phase de cadrage, avec une vision claire de l’écosystème, des technologies disponibles et des compétences nécessaires, permet de transformer cette contrainte en véritable levier de performance. Dans un monde où les systèmes coexistent, évoluent et se remplacent à un rythme soutenu, la maîtrise des interfaces est une compétence stratégique que toute organisation doit cultiver.

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