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Changer pour mieux performer : faut-il tout réinventer ou optimiser l’existant ?

Changer pour mieux performer : faut-il tout réinventer ou optimiser l’existant ?

Quand une entreprise s’engage dans une transformation digitale, la même question revient : “Doit-on repartir d’une feuille blanche, ou bien s’appuyer sur ce qui existe déjà ?”
La situation est comparable à la rénovation d’une maison. On peut tout raser pour reconstruire, ou réutiliser les fondations et moderniser pièce par pièce. En change management, le dilemme est identique. Voyons les deux approches, leurs bénéfices et leurs pièges.

1. Partir d’une feuille blanche : le grand saut

Les avantages

  • Vision claire et ambitieuse : tout est redéfini sans être contraint par les anciennes pratiques.

  • Technologies modernes : on déploie directement les solutions les plus adaptés au futur de l’entreprise.

  • Culture d’entreprise renouvelée : repartir de zéro permet souvent de casser les routines et de fédérer autour d’un projet neuf.

Exemple : une entreprise de services a choisi de remplacer son ancien outil interne de planification par une solution cloud standard. L’ancien système, développé maison, ne pouvait plus évoluer. En repartant de zéro, l’entreprise a gagné en flexibilité, a intégré de nouvelles fonctionnalités (télétravail, mobilité, reporting automatisé) et a réduit sa dépendance à une technologie obsolète.

Les inconvénients

  • Budget plus élévé : démarrer de zéro coûte en général plus cher.

  • Risque de résistance : les équipes peuvent avoir l’impression que leur savoir-faire est “jeté à la poubelle”.

  • Temps de déploiement : Les projets sont souvent plus long avant d’apporter de la valeur.

2. Capitaliser sur l’existant : l’évolution maîtrisée

Les avantages

  • Continuité opérationnelle : pas de rupture brutale dans les processus.

  • Moins de résistance : les collaborateurs retrouvent des repères familiers.

  • Optimisation des coûts : on modernise étape par étape, en maximisant les investissements déjà réalisés.

Exemple : une PME industrielle a choisi d’améliorer son CRM actuel au lieu de le remplacer. En ajoutant des modules et en simplifiant l’interface, l’entreprise a obtenu rapidement des résultats tangibles, avec une adoption fluide par les commerciaux.

Les inconvénients

  • Limites structurelles : certains systèmes vieillissants deviennent un frein, même optimisés.

  • Complexité cachée : à force d’empiler des correctifs et extensions, on obtient parfois un système “en mille-feuilles”, difficile à maintenir.

  • Innovation bridée : on peut se retrouver à adapter ses ambitions aux contraintes de l’existant, plutôt que l’inverse.

3. Comment choisir la bonne approche ?

Le choix dépend de plusieurs critères :

Critère Feuille blanche Capitaliser sur l’existant
Budget disponible Important Modéré
Niveau d’urgence Temps long possible Résultats rapides
Maturité digitale Faible (besoin de rupture) Moyenne à forte
Culture du changement Favorable à l’innovation Pragmatisme et continuité
État du SI existant Obsolète, non évolutif Robuste et adaptable

4-La voie médiane : le “brownfield” intelligent

Entre le “tout nouveau” et le “tout conservé”, une troisième voie s’impose de plus en plus : le mix des deux approches.

Concrètement, il s’agit de :

  • Identifier les processus critiques qui méritent une refonte complète (ex. gestion RH, supply chain).

  • Conserver et optimiser les systèmes encore performants (ex. outil de facturation robuste, intranet fonctionnel).

  • Connecter le tout via des interfaces modernes (API, plateformes collaboratives, automatisation).

Cette approche “sélective” permet de bénéficier de la souplesse d’une transformation ciblée, tout en limitant les coûts et les résistances.

Exemple : un groupe de transport a choisi cette stratégie. Il a remplacé son logiciel de planification (trop rigide) par une solution cloud, mais a conservé son ERP financier, fiable et adapté. L’intégration des deux via des API a permis un pilotage fluide sans bouleverser toute l’organisation.

Les bénéfices du “brownfield”

  • Agilité : on avance par étapes, avec des gains visibles rapidement.

  • Moins de risques : pas besoin de basculer toute l’entreprise en une seule fois.

  • Alignement stratégique : on choisit où investir en priorité, selon les enjeux métier.

En change management, il n’y a pas de réponse unique.

  • La feuille blanche ouvre la voie à l’innovation radicale, mais elle demande temps et moyens.

  • La capitalisation offre une transition plus douce, mais peut limiter l’ambition.

  • Le brownfield combine les deux : garder ce qui marche, moderniser ce qui bloque.

La vraie clé, c’est de rester centré sur vos objectifs business et la maturité de vos équipes. Et vous, plutôt rénovation, reconstruction… ou mix intelligent ?

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